Humeur de ma nuit

...Hors du temps en ce milieu de nuit, avec l'impression d'être dans une capsule interstellaire. L'obscurité à l'extérieur et la lumière tiède chez moi. Je suis faiblarde, geignarde, j'ai juste envie de câlins et de rester dans ma bulle. Ma fille est malade: une gastro entérite puissance 10 et je redoute que le  virus n'ait migré jusqu'à mon corps lors de sa dernière visite. Vaincue par la fatigue, je me suis couchée vers 18h30. J'étais incapable de résister, de rester debout et pour quoi faire d'ailleurs? 
Si je n'avais l'obligation d'être prête pour 8h30 afin d'accompagner ma fille à son travail puis d'aller faire des courses, je resterais enfouie sous mon duvet. 
Hier fut mi-paresseux, mi-actif et sans remords. Le moral était au beau fixe et j'ai apprécié chaque minute de ma journée. Il est des jours maussades où le temps s'éternise et d'autres, facétieux et heureux, ou sereins et silencieux pendant lesquels le temps est palpable.
Mon fils passa rapidement, le temps d'un repas partagé en discutant. Cela fait si longtemps que cela ne nous est pas arrivé que nous savourons l'instant l'un et l'autre. Son stage se terminant aujourd'hui, il me faudra patienter jusqu'au mois prochain afin de le recevoir de nouveau. Il construit sa vie avec tant d'énergie que ma place s'y rétrécit même si nous nous aimons très fort.Les informations étant nauséabondes et agressives, je ferme mes écoutilles pour ne me consacrer qu'à des choses plaisantes. J'ignore encore ce que je ferai mais c'est ce qui est excitant! Photographier me manque. Oserai-je tenter l'aventure dans mon quartier? Photographier l'urbain peut être aussi intéressant. Il me faudrait  bousculer mes habitudes de "vieille dame qui ne se sent pas vieille mais qui l'est tout de même un peu".
Le temps galope sous mes pieds. Je vieillis et j'aimerais ralentir cette course, profiter encore des derniers rayons du soleil. Un lieu commun propre à tout le monde mais l'extérieur me vole souvent du temps et j'avoue le laisser faire sans réagir. Cela me pèse parfois car je sens l'espace restant se rétrécir et j'aimerais égoïstement m'occuper de moi en priorité.
Bon, ça, hélas, je sais pas faire! J'ai quelques sursauts parfois, vite réprimés et oubliés.
Et ce soir, Léna sera de retour. Piscine avec sa classe ce matin, repas à la cantine puis l'après-midi à la MJC de son quartier. Elle trépigne d'impatience car la visite de l'aquarium de Lyon est programmée. Je sens que ce sera son sujet de discussion ce soir lorsque j'irai la chercher. Je vais entendre parler de poissons et de mollusques toute la soirée. 
Bon, j'ai des frissons et mal à la tête. La journée commence mal. Je retourne me coucher!